L’action collective pour contrer les obstacles liés à l’insécurité permanente.
Ces dernières années, le Congo a été marqué par de fortes perturbations et ce à différents niveaux. En effet, le contexte politique instable et le report récurrent des élections a mis le pays dans une situation d’insécurité permanente : massacres de civil·e·s, évasion massive de prisonniers ou encore attaques des villages par des groupes armés, les droits humains sont indéniablement bafoués et les femmes et les enfants en sont malheureusement les premières victimes.
De plus, le contexte économique défavorable et les effets néfastes du changement climatique sur les productions agricoles placent les femmes au cœur d’une réalité où elles doivent agir pour assurer les besoins primaires de leurs communautés.
L’action est un outil d’émancipation fort et puissant. Mais quand elle est réalisée en réseau, son impact dépasse la sphère personnelle et locale. C’est l’enjeu du projet de LOFEPACO. Ainsi, pour répondre à un besoin de reconnaissance professionnelle des capacités et des compétences des agricultrices, un réseau d’organisations paysannes congolaises a mis en place l’ « Académie Nationale Paysanne Congolaise » (ANPC). Ses objectifs : d’une part, créer un réseau de femmes pour identifier les besoins et réalités spécifiques de chacune, permettre des échanges de pratiques et informer les membres sur leurs droits. D’autre part, professionnaliser les femmes paysannes en les formant au leadership féminin et à la transformation de produits, mais aussi aux nouvelles technologies de communication.
Ce réseau est la clé de l’émancipation des femmes. Car dans un pays très vaste où il est difficile d’accéder à certaines régions, l’ANPC se veut être un point de relais entre les paysannes. Dès lors, la communication et l’accès à l’information constituent des outils qui changent le quotidien de ces femmes et qui renforcent le réseau. Ainsi, LOFEPACO a donné plusieurs formations en communication dans trois provinces pilotes: Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kinshasa. Parmi les nombreuses initiatives qui s’en sont suivies, il y a eu la création d’un réseau de partage virtuel entre les agricultrices congolaises, dont le but initial était simplement de communiquer sur le prix des produits agricoles. Destiné au départ à quelques femmes seulement, ce groupe compte aujourd’hui des paysannes à travers tout le pays !
En se regroupant, les femmes se renforcent individuellement et mutuellement. Elles gagnent en autonomisation, sont plus présentes dans les différents niveaux de prises de décision et deviennent de véritables porte-paroles de leurs droits face aux autorités villageoises et aux autorités nationales et internationales.
Le réseau donne aux femmes la possibilité d’acquérir des outils qui leur permettent de développer des stratégies d’empowerment. Elles deviennent ainsi actrices du changement, capables de faire évoluer individuellement et collectivement les rapports de genre dans leur travail, dans leur famille, et, plus largement, dans des espaces politiques.
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