Les droits des femmes font aujourd’hui, en Belgique, l’objet d’attaques et de reculs d’ordre divers, qu’ils s’agissent des droits sociaux et économiques, ou encore des droits sexuels et reproductifs, en ce compris le droit à l’IVG et la lutte contre la prostitution. Les femmes continuent de vivre en contexte sexiste et misogyne, comme en témoignent autant l’écart des montants de pension entre femmes et hommes que le nombre de femmes tuées par leur conjoint. Ces dernières années, nous constatons une appropriation et un détournement de l’agenda des associations féministes de terrain, qui provoque une invisibilité de celles-ci et une dilution des enjeux qu’elles défendent. L’utilisation abusive du terme féministe favorise également la confusion concernant les luttes portées par ce mouvement qui cherche à faire avancer les droits des femmes partout dans le monde. Or, pour contrer ces inégalités, il est crucial de nous rassembler pour porter des revendications collectives, ce que nous a permis, par le passé, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique.
Actuellement, nous ne nous reconnaissons plus dans l’orientation et dans les mécanismes de fonctionnement du Conseil des Femmes Francophones de Belgique, malgré les nombreuses tentatives de certaines membres et administratrices – notamment les démissionnaires – pour maintenir un but et des stratégies communes. Nous, associations de militantes féministes de terrain, démissionnons collectivement du Conseil des Femmes Francophones de Belgique. Cette démission est effective à partir du 28 mars 2019, date à laquelle s’est tenue notre Assemblée Générale Extraordinaire.
Nous voulons un espace de co-construction démocratique de contenus et de revendications pour les associations de femmes souhaitant contribuer à la création d’une société égalitaire pour les femmes et les hommes. Nous voulons poser sur l’avenir un regard au-delà des mécanismes de pilarisation politique qui empêchent la construction de stratégies communes. Nous souhaitons nous fédérer à nouveau autour d’enjeux urgents pour les femmes, enjeux qui nous unissent dans notre hétérogénéité.
Nous avons besoin pour cela d’un espace soutenant, inscrit dans le respect mutuel. Cet espace doit, indispensablement, être porté par les associations de femmes et de féministes militantes, dans une approche de proximité avec les divers publics de femmes. C’est à la construction de cet espace et de cette union que sera consacrée prochainement notre énergie.
Signataires :
Be-Feminist, Le Collectif des Femmes de Louvain-la-neuve, l’Université des Femmes, La Voix des Femmes, Vie Féminine, Le Monde selon les femmes
Personne de contact :
Valérie Lootvoet | Directrice de l’Université des Femmes
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■ valerie.lootvoet@universitedesfemmes.be