COVID-19 au(x) Sud(s) | Guinée : le care fait des femmes des proies facile du virus

Entretien avec Fatou Baldé Yansané, Présidente de la COFEL (Coalition des Femmes Leaders de Guinée)

Des femmes organisent une distribution d'aliments pour les personnes dans le besoin © Fatou Baldé

En Guinée, il est difficile pour les femmes de respecter les mesures sanitaires imposées par la pandémie de COVID19.  Afin d’assurer la survie de la famille, ces dernières continuent à être présentes sur les différents marchés de Conakry ainsi que dans d’autres lieux publics.

Certaines femmes sont aussi appelées à sortir pour aller puiser de l’eau avec des bidons, ou sont impliquées dans les cérémonies sociales (décès, mariage, baptême, réunions de famille, etc.). En effet, malgré les mesures de confinement, les femmes continuent de devoir assumer ces obligations. En outre, elles entrent en contact avec de nombreuses personnes pour faire à manger recevoir et s’occuper des membres de la famille, ce qui rend compliqué voire impossible le respect de la distanciation sociale.

Le fardeau du care

Étant donné la prise en charge du soin aux autres par les femmes (tant au niveau professionnel que familial), celles-ci sont davantage exposées à la maladie et donc très vulnérables. En jouant le rôle de garde malade pour leurs enfants ou leur mari, elles sont des proies faciles pour le virus.

En outre, suite au confinement et aux conditions de promiscuité, une résurgence de la violence conjugale a été constatée, ainsi qu’une augmentation des violences sexuelles sur les enfants.

Il faut noter que les femmes se sont très vite impliquées dans les initiatives en réponse à la pandémie, notamment en investissant massivement le travail bénévole, tant au niveau des soins que de la confection de masques homologués.

Quelle sécurité alimentaire ?

« En Guinée, la sécurité alimentaire n’existe pas », nous confie Fatou Baldé Yansané .Le confinement a accentué la situation de précarité dans laquelle se trouvent de nombreuses familles. De même, la fermeture des frontières et l’interdiction de circuler entre les régions a créé une pénurie de denrées alimentaires de première nécessité dans les zones urbaines.  Ici encore, les femmes s’organisent en distribuant des aliments aux personnes dans le besoin. Ainsi, des organisations féminines ont initié un mouvement de don de repas et de vivres aux malades hospitalisés, aux familles démunies et aux orphelinats.

 

Plus d’informations : visitez le site de la COFEL

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